Le blog de melody

Vous êtes venu en France pour la première fois en 2005. Quels souvenirs gardez-vous de ce passage ?

Je me souviens que tout le monde était très content de me recevoir. Je crois qu’il y avait plus de 3 000 personnes qui s’étaient déplacées à Villebon, en région parisienne. Ils étaient tellement enthousiastes, tellement en feu pour Dieu, que le fait que je sois là ou pas n’aurait finalement pas changé grand-chose (rires) ! Pour moi, cette date reste l’un des meilleurs souvenirs de ma tournée européenne en 2005.

Pourquoi avoir mis tant de temps pour venir en France alors que vous avez derrière vous plus de 25 ans de carrière ?

Je ne sais pas (rires) ! Tout d’abord, je n’étais pas sûr que les gens me connaissent en France. Et puis, jusque là, personne ne me l’avait proposé. Mais depuis mon passage en 2005, j’avais vraiment à cœur de revenir ici. Désolé que cela ait encore pris quatre ans ! La France est vraiment un pays où j’aimerais venir plus souvent. Je voudrais passer plus de temps ici pour édifier et encourages les Églises françaises.

Après tout ce temps passé sur les routes, qu’est-ce qui vous donne la force de continuer ?

Je pense vraiment qu’il s’agit de l’appel de Dieu sur ma vie. Aujourd’hui, j’en suis plus sûr que jamais. D’ailleurs, j’ai l’impression d’être beaucoup plus créatif actuellement qu’au début de ma carrière. J’ai vraiment l’envie de faire des chansons qui invitent les Églises à changer les cultures et les nations.

Quand avez-vous reçu cet appel ?

Que je me souvienne, j’ai toujours eu cet appel à annoncer Dieu par la musique. En revanche, cela fait seulement cinq ou six ans que je me sens invité à aller vers les nations, dont la France. Je pense vraiment que mon appel est de rappeler l’amour de Dieu, qu’il est notre Père et qu’il est un Dieu de grâce. Il ne nous aime pas juste un petit peu, mais immensément. À travers le monde, je croise des tas de gens qui ne croient pas en l’amour infini de Dieu… et qui sont à l’église tous les dimanches. Ils ne réalisent pas encore que Dieu les aime passionnément. Quand on a compris cela, la vie change complètement.

Comment s’est passé votre conversion ?

J’ai donné mon cœur au Christ à l'âge de 10 ans mais, entre 18 et 22 ans, ma vie a tourné au cauchemar. Je me suis fait avoir par la drogue, l’alcool… Heureusement, mes parents n’ont jamais cessé de prier pour moi et Dieu est venu me tirer du puits dans lequel j’étais tombé en 1979. Dieu est venu à moi… dans ma cuisine (rires) ! J’étais tout seul, quasi en dépression et, tout à coup, j’ai compris que Dieu était là. Le lendemain, en me réveillant, j’ai su que quelque chose avait changé en moi. Et je lui en suis extrêmement reconnaissant car, sans son intervention, je serais peut-être dans la rue à cette heure…

Peut-on se lasser de conduire la louange ?

C’est parfois un défi notamment lorsqu’on chante tous les soirs les mêmes choses. Mais avec mon équipe, nous essayons de louer à chaque fois comme si c’était la première. Je ne me suis jamais lassé de louer le Seigneur, j’aime vraiment ça !

Divers groupes de musique chrétienne naissent en France et se battent pour exister. Avez-vous envie de leur dire un mot d’encouragement ?

Je les invite vraiment à persévérer et à ne pas se sentir frustrés par leur situation. Qu’ils restent vrais dans leur démarche et que leurs motivations restent pures. Et je leur dis également que je prie pour eux.

Comment analysez-vous votre succès ?

J’ai fait très attention à m’entourer de personnes solides qui ont fait de moi quelqu’un de meilleur, musicalement et humainement. Dans le milieu de la musique, il est primordial de savoir se renouveler, de réinventer son style.

Quand on a vendu quinze millions d’albums, souvent récompensés par des prix, à quoi aspire-t-on encore en tant qu’artiste ?

Je travaille toujours à ce que mon nouvel album soit meilleur que les précédents ! Le prochain film dans lequel je vais jouer devrait être une comédie musicale. Enfin, je travaille à l’écriture d’un requiem, une pièce avec un grand orchestre.

Votre prochain disque ?

J’espère en septembre 2010.

Vous allez jouer ce soir devant un public « mélangé », composé de protestants et de catholiques. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? Est-ce le cas aux États-Unis ?

Je suis très heureux de jouer devant des jeunes chrétiens de différentes Églises ce soir. Aux États-Unis, le public est en voie de diversification à ce niveau. Mais je ne suis pas sûr que d’insister sur les différences entre chrétiens nous mène quelque part. Nous devons essayer de garder à l'esprit ce qu’il y a de plus important : aimer Dieu et nous aimer les uns les autres. Quand on fait de cet objectif une priorité, le poids de nos différences disparaît un peu. Mais jouer devant des publics composés de chrétiens, qu’ils soient catholiques ou protestants évangéliques, est quelque chose de propre à mes tournées en Europe.

Pensez-vous que le modèle US de la musique chrétienne puisse être implanté en France ?

Je l’espère, mais je n’ai pas encore toute la compréhension de la situation en France, des obstacles que les artistes chrétiens peuvent rencontrer. Je pense que cela demande un investissement des artistes américains comme moi.

Votre femme et l’une de vos filles sont présentes ce soir à Toulon. Est-ce que c’est important de les avoir à vos côtés en tournée ?

Nous essayons de vivre les choses ensemble, même si c’est plus difficile quand je me déplace en dehors des États-Unis. Ma famille a toujours été la priorité n°1. Lorsque je joue aux États-Unis, je tâche toujours de prendre le dernier avion de la journée pour rentrer à la maison et avoir la possibilité de conduire mes enfants à l’école le lendemain matin.

Retrouvez un extrait vidéo du concert de Michaël W. Smith à Toulon tourné par un membre de son équipe.