Quatrième Point
La rupture totale avec le péché comprend aussi la rupture avec la désobéissance aux commandements du Seigneur, car Jésus dit : "Si vous
m'aimez, gardez mes commandements". Même sous ce rapport, il existe deux sortes de chrétiens. Ce sont ceux qui se plient à toute la volonté de Dieu, et ceux qui foulent aux pieds, les
commandements de Dieu qui ne leur conviennent pas. Parmi ces commandements il s'agit surtout de Matthieu 5:23 et Matthieu 18:15s. Luther dit au sujet de ce dernier : c'est l'un des commandements
que l'on néglige le plus. Tout comme je juge mon propre péché en vue de ma sanctification devant Dieu, ainsi je dois aussi agir à l'égard du péché d'autrui, afin que la culpabilité d'un autre ne
retombe pas sur moi par la négligence de ce service que je peux lui rendre. Mais, jusqu'à nos jours, cela n'est guère pratiqué. Combien de chrétiens, soi-disant nés de nouveau, se rendent
coupables de tels péchés d'omission ! Pour beaucoup d'entre eux, le péché d'omission n'existe pas, et c'est ainsi que ces chrétiens de Laodicée se sentent riches et rassasiés, n'ayant besoin de
rien. Un responsable d'une assemblée estime qu'il faut avoir une fortune particulière pour faire le contraire de ce que demande Jésus, notamment se taire là où Jésus nous demande de parler. Cela
n'est pas un cas isolé. Il est naturellement plus aisé de se taire que de parler ; on s'évite ainsi bien des souffrances et des désagréments. Et on préfère se mettre à l'écart, car l'homme, même
régénéré, de par sa nature, craint la souffrance, et il se tait là où il devrait parler. Mais ce qui est plus grave, c'est qu'il fasse une vertu de sa lâcheté et de sa désobéissance à un
commandement biblique. Ces gens ne devraient pas s'installer dans l'illusion de participer à l'Enlèvement. Pendant la Grande Tribulation, ils seront obligés d'apprendre ce qu'ils refusaient
d'apprendre auparavant, notamment : reprendre les frères et se laisser reprendre soi-même. Par contre, les chrétiens de Philadelphie se soumettent à toute la Parole de Dieu, et ainsi ils ont la
promesse : "Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre"
(Apocalypse 3:10).
Cinquième Point
L'abandon total implique l'offrande de notre profession et de notre temps. A ce sujet, il existe aussi deux sortes de chrétiens. De
nombreux croyants _ y compris certains conducteurs spirituels _ pensent que le christianisme et les affaires n'ont rien à voir ensemble. On les sépare non seulement dans la pratique, mais les
vierges folles enseignent publiquement cette séparation.
Le conducteur d'une assemblée déclara, au cours d'une réunion, qu'il ne menait pas son commerce selon des principes chrétiens, mais selon des
principes commerciaux. En entendant cette phrase, les vierges folles et les vierges sages se révélèrent aussitôt. Tandis que ces dernières la trouvèrent choquante, les premières opinaient de la
tête avec compréhension, se disant : "Oui, c'est vrai, dans ma profession, Jésus n'a rien à dire ; ce sont mes affaires personnelles. Je vais à l'église le dimanche, ainsi qu'aux études bibliques
; je fais mon recueillement matin et soir, et cela me suffit. D'ailleurs, je me suis converti lors d'un entretien avec l'évangéliste N.N., et j'ai trouvé la paix ! Que voulez-vous de plus ? Ne
suis-je pas riche ? Mon commerce ne regarde pas Jésus, car il n'existe pas de commerce chrétien" ! Or, cela est aussi absurde que de dire qu'il n'existe pas d'alphabet chrétien, ni de chiffres
chrétiens et, par conséquent, qu'il n'existe pas d'écoles chrétiennes. Si un instituteur dit qu'il enseigne selon des principes pédagogiques, et si un commerçant dit qu'il mène son commerce selon
des principes commerciaux, tout cela, en fait, ne sont que des expressions neutres ou, de façon imagée : des vases vides. Il reste à savoir quel sera le contenu de ces vases. Si le Saint-Esprit
le remplit, alors nous aurons un commerce basé sur des principes chrétiens. Si on exclut le Saint-Esprit de son commerce, alors on le mène selon les principes de ce monde. Or, il y a une énorme
différence entre les deux, la même qu'entre Satan et Jésus-Christ. Si c'est le Christ qui règne sur notre affaire, le service du prochain sera au premier plan. Mais quand Satan domine, c'est
l'enrichissement personnel qui compte en premier lieu. Il est donc inadmissible que le responsable d'un cours biblique jette le trouble dans les consciences en répondant à un commerçant qui
expliquait comment il menait son commerce : "Toi, tu peux mener ton affaire selon des principes chrétiens, mais tu ne peux attendre d'un autre qu'il fasse de même". Il est bien évident qu'on ne
peut demandera un homme du monde de mener son commerce selon des principes chrétiens, parce qu'il n'est pas soumis à la discipline du Saint-Esprit. Cependant, la société actuelle a établi le
principe suivant : L'utilité commune passe avant l'intérêt personnel. Si donc elle oblige même les gens du monde à agir d'après des principes chrétiens, on devrait pouvoir attendre des chrétiens
de Philadelphie, ces vierges sages ayant le Saint-Esprit, qu'ils accueillent ce même Esprit aussi dans leur vie professionnelle, car la Bible dit : "Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre,
faites tout au nom du Seigneur Jésus" (Colossiens 3:17).
Les exemples suivants montrent que dans les affaires, la différence entre des principes chrétiens et des principes selon le monde n'existe pas
seulement en théorie, mais dans la pratique. Un commerçant chrétien a pu déclarer calmement que, dans son commerce, ce n'est pas le gain, mais le service qui se trouve au premier plan -ce que
peuvent confirmer tous ceux qui sont en relation avec lui. Son affaire est florissante, parce qu'il la mène selon des principes chrétiens, et ainsi sa clientèle augmente sans cesse. Une telle
affaire peut réellement marcher et même prospérer. Elle n'est d'ailleurs pas la seule dans son genre. Qu'il soit dit par là aux vierges folles que, même parmi les commerçants, il existe des
vierges sages qui mènent leur commerce selon des principes chrétiens, et que cela est réellement possible.
En revanche, d'autres commerçants, bien que convertis et nés de nouveau, affirment avec opiniâtreté qu'il est totalement impossible de mener une
affaire d'après des principes chrétiens, et eux aussi s'appuient sur des faits précis. Pourtant, l'un d'entre eux vante des marchandises dont il sait pertinemment qu'elles ne seront pas utiles
aux clients, mais "les affaires sont les affaires!" et ce qui compte, c'est le profit qu'on peut en tirer. Tel est son principe, et tant pis si le client est dupe ! Dans un cas précis, ses
employés se sont moqués d'un client assez sot et inexpérimenté pour se faire vendre par leur patron un appareil de mauvaise qualité, alors qu'il en existe de bien meilleurs, et qui sont moins
chers. Le patron savait cela tout aussi bien sinon mieux que ses employés, mais il voulait se débarrasser d'un vieil appareil, et il incita son client à l'acheter, en passant sous silence
l'existence d'articles meilleurs. De plus, cette vente lui rapporta une belle somme. Ce commerçant, n'a-t-il pas exploité son prochain plutôt que de lui rendre service ? Pour lui, comme pour
beaucoup d'autres, il ne s'agit pas d'une bavure unique, mais de la pratique courante des affaires. Qui pourrait encore nier que, dans le monde des affaires, il existe aussi deux sortes de
croyants ?
Un autre commerçant, également chrétiens, profita d'une signature irréfléchie pour extorquer 200DM à un client, sous couvert du code commercial.
Cela n'a plus rien à voir avec le service du prochain : c'est de l'escroquerie. Et ce cas n'est pas davantage une bavure isolée ; c'est conforme à la pratique de nombreux chrétiens convertis et
nés de nouveau. Elle fut même approuvée par un serviteur de Dieu, ce qui prouve que, dans sa vie, il existe encore des domaines où le Saint-Esprit ne peut pas faire pénétrer la lumière divine.
Mais cette pratique prit fin le jour où les autorités publiques l'ont interdite. Ainsi, dans ce domaine, la force publique avait plus de lumière d'En Haut que des chrétiens soi-disant convertis
et nés de nouveau. Ce serviteur de Dieu justifia cette pratique dans les affaires, sous prétexte qu'on ne pouvait pas exiger qu'un commerçant reprenne une marchandise qui fut commandée ou même
vendue. En fait, il n'est pas question de reprendre certaines marchandises telles que la nourriture. Et cependant, il arrive que des commerçants non chrétiens reprennent des articles d'usage,
même des étoffes, sans la moindre difficulté, lorsqu'on les rapporte en parfait état. Il existe des magasins dont les propriétaires non-chrétiens donnent leur marchandise à l'essai durant huit
jours, ou qui se déclarent prêts à la reprendre si le client n'est pas satisfait. Il est évident qu'une telle pratique ne peut être demandée à tous les commerçants, ne serait-ce que pour des
raisons d'ordre technique. Néanmoins, ceux qui l'adoptent démontrent par là, d'une part qu'ils sont persuadés de la qualité de leur marchandise et qu'elle vaut son prix, et d'autre part qu'ils
veulent servir le client et non l'exploiter. En revanche, ceux qui, par principe, ne reprennent pas la marchandise, prouvent ainsi qu'ils se préoccupent avant tout de leur profit. Il en est de
même pour ceux qui retiennent 25% du prix -pour ne pas perdre leur profit_ quand la marchandise leur est rendue. Ce sont des chrétiens de Laodicée qui seront vomis, et des vierges folles qui
seront exclues des Noces, même si elles ont prêché la Parole de Dieu. En définitive, dans les cas qui sont mentionnés, il ne s'agit pas de péchés occasionnels, dus à la faiblesse humaine, mais
d'une attitude intérieure foncièrement fausse à l'égard de la profession qu'on exerce.